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Gênes, été 2019. Un manifeste placardé au détour d’une rue du vieux quartier fait formidablement écho avec Tierras del Sud.

Benetton, fameuse entreprise de Trévise, comme toutes les multinationales, met en œuvre un pro­ cessus de transformation qui tend à augmenter sa propre compétitivité au niveau international et à la création d’un majeur profit, ce qui signifie la délo­ calisation de la production dans des pays avec une main d’œuvre bon marché. On ne compte même plus les témoignages d’ouvriers et d’ouvrières obli­ gées à travailler dans ces galères appelées usines, avec des salaires de misère et des conditions de travail à la limite de la survivance. De fait, contrairement à certains de ses repré­ sentants politiques qui veulent fermer les frontières à l’émigration, le capitalisme ne connaît pas de frontières.

Benetton, dont le siège est à Ponzano Veneto, pro­ duit et exporte ses produits dans le monde entier et, pendant que dans les journaux on discute d’un re­ tour à la production Made in Italy de quelques petits pullovers, de fait on continue à perpétuer la même politique, à exploiter les ouvrières de leurs propres usines et les animaux qui fournissent les matières premières, à usurper les terres et, si nécessaire, à tuer les populations qui y habitent.
C’est ce qui est en train d’arriver en Argentine où Benetton, à partir des années 1990, a acheté pour 50 mille dollars rien de moins que 90 mille hectares de terres comprises entre l’Argentine, le Chili et la Patagonie, en les arrachant à ses habitantes, les Mapuche.

« Dans les terres de Benetton sont élevées 260 mille têtes de bétail, entre moutons et béliers, qui produisent environ 1 million 300 mille kilos de laine par an, lesquels sont entièrement exportés en Europe. Sur le même terrain sont élevés 16 mille bovins destinés à l’abattoir. L’entreprise italienne investit 80 millions de dollars dans diverses activités parmi lesquelles l’installation de commissariats pour le contrôle de la zone, la réalisation d’une station touristique et l’ouverture du Musée Leleque. »

Le peuple Mapuche est en lutte pour revendiquer sa propre identité liée à la terre ancestrale (mapu = terre, che = peuple), les luttes sont souvent ré­ primées dans le sang ou par de nombreuses arres­ tations (actuellement, il y a 35 détenues politiques mapuche, certaines avec des condamnations allant jusqu’à 15 ans). Récemment a été assassiné Santiago Maldonado qui, durant la résistance à une évacua­ tion, a été séquestré par la gendarmerie argentine près du fleuve Chubut où son corps sans vie a été retrouvé après 78 jours.

Au moment­même où se déroulait l’enterrement de Santiago, la police argentine a attaqué une commu­ nauté mapuche à côté de villa Mascardi, un parc à quelques kilomètres de Bariloche, où des multi­ nationales et des entreprises argentines sont en train d’initier la construction de méga installations touristiques et des activités liées à l’extraction de minerais et de pétrole. À cette occasion Raphael Nauhel a été tué par arme à feu, alors qu’un homme et une femme ont été grièvement blessées par les balles de la même police argentine. La gendarmerie de l’état argentin réserve le même traitement à toutes les travailleuses en lutte : le 8 décembre elle a fait irruption, armes à la main, dans l’usine de bois MAM (Maderas al Mundo) de la province de Neuquén, usine occupée depuis cinq mois par les ouvrières suite au licenciement de 97 salariées. Le 14 décembre 2017, des milliers de per- sonnes ont assiégé le parlement pour contrecarrer la réforme des pensions grâce à laquelle Macrí veut couvrir une partie de la dette de son gouvernement. 40 arrestations et cent blessées. La manifestation s’est répétée le 18 décembre : 80 arrestations et des centaines de blessées.

Pendant ce temps, ici à Gênes, on projette dans les salles le film Soledad, réalisé par Agustina Macrí, fille du même président. Un film qui aurait la prétention de raconter l’histoire de Sole et Baleno, deux camarades anarchistes, morts suicidées ; elles avaient été emprisonnées en Italie pour avoir combattu la dévastation et l’exploitation des terri­ toires que le capitalisme, dont monsieur Benetton est un digne représentant, poursuit dans le monde entier au nom du profit.

Camarades gênoises

Tierras del Sud à voir au Grütli à partir du 31 mai