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Soigner un lien nécessaire

Pendant la pandémie et avec la fermeture des lieux de culture, cela ne vous aura pas échappé, les classes ne pouvaient pas venir voir des spectacles.

D’abord, les salles étaient fermées pour tout le monde. Puis le public pouvait venir mais pas les classes. Ensuite on pouvait aller jouer des extraits de spectacles dans les classes, mais par petits groupes. Nous avons même essayé de jouer dans les aulas des écoles primaires, mais encore une fois, les règles changeantes ont tout balayé…
Finalement, avec le pass sanitaire, les classes pouvaient venir au théâtre, mais sans se mélanger au reste du public.

Dès 2020, pour pallier à ces changements incessants, nous avons proposé des visites du théâtre aux classes, du primaire au Collège. D’abord, pour ne pas perdre le lien si fragile que nous avions tissé avec les écoles – car faire venir des classes dans un théâtre contemporain est un sacré challenge ! Ensuite, nous avions le sentiment que ce vide devait être comblé, l’envie de construire un pont à double sens : théâtre-école et école-théâtre.

Nous avons alors imaginé une véritable mise en situation en proposant aux unes de se trouver dans les espaces de travail des autres : deux mondes et leurs complexités respectives. Comprendre pour mieux tisser des liens, comprendre pour favoriser la transmission. C’est de là qu’est venu notre projet : un atelier en deux temps, d’abord une visite des coulisses du théâtre puis un atelier d’arts plastiques en classe. 

Nous avons expérimenté la formule avec une classe du primaire. Pendant une matinée, 15 élèves d’une école des Eaux vives ont pu arpenter les coulisses du Grütli. Pour l’occasion, un petit atelier lumière a également été proposé. La partie plastique dans les classes consistait à faire travailler les élèves sur ce qu’elles avaient vu. Elles ont mis sur papier toutes leurs découvertes et leur inspiration : cela a pris la forme d’affiches multicolores à propos d’histoires fantasques de toutes sortes.

Mais avant de vous raconter la suite, laissez-moi encore m’attarder sur la notion de transmission et le rôle du théâtre. Le devoir civique de n’importe quel lieu culture, et peut-être encore plus un lieu qui ne programme pas les textes classiques, c’est de transmettre. Le théâtre contemporain, c’est proposer de lunettes de vues augmentées sur le monde et sur le présent. Une ouverture. Une clef. 

Et maintenant revenons au lien, s’il est interrompu, nous savons que ce serait long et difficile de le refaire, pourtant ce lien est fondamental pour la transmission d’un savoir-faire qui permet cette vue augmentée de la réalité dans laquelle nous sommes immergées.

Heureusement, les activités ont finalement repris. Pour des exigences qu’on appellera ici «pédagogiques », nous avons été contraintes d’écourter notre temps de tissage de liens de transmission : nous sommes passées de 6 heures d’atelier, à 3h, pour finalement proposer des speed dating d’une heure.

Ce n’est pas plus mal que ça pour finir ! Nous arrivons à mieux captiver l’attention des élèves et les déplacements sont plus faciles à organiser pour les professeurs lorsque c’est pour un temps court. 

Pendant les visites de classe au théâtre, nous sommes traversées par des émotions diverses. Il y a de la frustration, car on ne peut pas montrer les spectacles mais uniquement les coulisses. Il y a parfois un peu de peur sur nos coursives à 10 mètres de haut ! Et puis on entend parfois : Wow ! Madame ! Nous sommes jamais allés au théâtre avant !

Comment convertir le stéréotype d’un théâtre poussiéreux, vieux, obsolète, « pas pour les jeunes »… ? J’espère que leurs vidéos sur snapchats et tik-tok tournées dans nos loges joueront leur rôle. Ça aussi c’est du lien !

En 2022, nous continuons d’offrir cette possibilité aux classes, ainsi qu’un atelier sur l’insertion.
Plus d’infos : marilu@grutli.ch