Expérimentation 4 : De l’éternelle et interminable fin du monde – ANNULÉ

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Collapsologie, bug de l’an 2000, météorite anéantissant la terre, de la guerre froide à l’apocalypse nucléaire en passant par les trous noirs du CERN qui aspirent notre univers, nous n’en avons pas fini avec la fin du monde. En 2018, l’historien Luc Mary a recensé 182 fins du monde inaccomplies. D’où nous vient cette fascination pour les fins collectives ? Sont-elles la projection d’un besoin de tragique collectif, mourir tous ensemble pour ne pas mourir seul ? Qui sont les producteurs de récits qui alimentent cette éternelle et insatiable soif de spectaculaire finitude ? Hollywood a rempli nos imaginaires de monstres géants, de Bruce Willis et de tsunamis. Les politiques populistes ont fait se déplacer les anciens démons religieux dans la figure de l’autre et aujourd’hui les enjeux climatiques dessinent de funestes horizons. À partir du XXe siècle, les hommes ont eu progressivement moins peur des dieux, mais plus peur d’eux-mêmes. De quoi sera construit le XXIe ? Cette messe cathartique collective sur climat de sensations fortes et d’Armageddon, invite à expulser les démons des fins du monde de notre société malade et addicte au spectaculaire.
Les fins du monde nous transforment-elles ? Ou font-elles de nous des êtres dociles tétanisés par la peur ? Nos représentations de la fin du monde semblent ne pas avoir fini de se déplacer, de s’inviter de croyance en croyance au fil de nos mutations sociales et historiques. En attendant l’apocalypse, remercions Paco Rabanne et Nostradamus de faire de nous les rescapés de toutes ces fins du monde ratées.